Demain matin, les écoliers du petit village de Polminhac dans le Cantal reprendront le chemin de l’école à la même heure que partout ailleurs dans le pays… et ça a bien failli ne pas être le cas !
Il faut comprendre que l’horloge de l’église, qui donne l’heure de référence pour tout le village, était remontée mécaniquement par un employé municipal. Mais avec la tendance des budgets, il se trouve que cette année il n’y avait personne pour le faire. Un système automatique est censé le remplacé, le projet est à l’étude et devrait aboutir horizon 2034 déclare Marie-Noelle, adjointe à la mairie de Polminhac.
C’est finalement vendredi 2 novembre à 15h30 que la secrétaire de mairie, en se connectant au Minitel municipale, constate l’effroyable erreur : « Il affichait 15h30, alors qu’il était 14h30 à ma montre. J’ai demandé l’heure à tous mes collègues, j’ai alors compris que nous étions tous dans l’erreur… et en train de faire des heures supplémentaires! »
Le délire collectif prend fin, reste le sentiment penaud du millier d’âmes du village qui pendant une semaine a entendu couler la Cère une heure trop tôt… ou trop tard? « Pour ma part j’avais bien changé l’heure sur ma montre. Mais comme j’ai jamais rien compris à cette histoire de changement d’heure, je me suis dit que je m’étais encore trompé… Quand j’ai vu l’heure sur l’église et celle de la mairie le dimanche matin, j’ai discrètement rectifié le tir, puis après je n’ai pas voulu… avouer ma connerie… » confesse madame Tabel en sanglotant.
L’émoi de cette Polminhacoise ne traduit-il pas un malaise collectif ? S’agissait-il vraiment d’un oubli, ou plutôt d’un déni ? Combien d’autres ont discrètement remonté leurs montres dans le village ? Combien d’autres dans le Cantal, et même partout en France ont été sauvé par leur connexion internet ? Ou qui a même déjà été jusqu’à se présenter au travail une heure trop tôt, ou trop tard, ou quand sais-je ? (Moi non plus je n’y comprend rien !).
